ô my guardian
the heavy pace of time will heal all wounds
but today is a time of tragedy listen
the country
– gray rubbles heaps split concrete stones
carcasses of machinery
corpses of animals–
where the day is loth to rise dazed
by the hold of too deep too narrow a night
a bewildering well echoing wasted screams
ô my guardian
In Aleppo, in Homs, in Damascus, oxygen is flowing under the fumes
to the eye peering at today’s country old postcards tell of a mystery
incomprehensible desert mirages down the telescope
listen worn mouths tirelessly chant
the names of their districts their valleys their regions
unarmed but for my name my beauty
prisoner of my sand I can see the warriors coming
ô my guardian
the heavy pace of time will heal all wounds
but today is a time of tragedy listen
ô mon gardien
la lente marche du temps saura recouvrir les plaies
mais aujourd’hui est l’heure tragique écoute
le pays
― gris gravats monticules parpaings fendus
carcasses de machines
de corps d’animaux ―
le jour s’y lève avec peine sonné
par l’emprise de la nuit trop profonde trop étroite
puits affolant où les cris résonnent en vain
ô gardien
à Alep à Homs à Damas l’oxygène coule sous les fumées
les anciennes cartes postales racontent un mystère à l’œil qui scrutent aujourd’hui le pays
mirages du désert au bout de la lunette incompréhensibles
écoute les bouches usées scandent sans relâche
le nom de leur quartier de leur vallée de leur région
prisonnière de mon sable je vois venir les guerriers
sans arme sinon mon nom ma beauté
ô mon gardien
la lente marche du temps saura recouvrir les plaies
mais aujourd’hui est l’heure tragique écoute